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HISTOIRE BANDJOUN

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L’origine de BANDJOUN

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Bandjoun est la conquête de nos pères, notamment du chasseur, fils de chasseur, NOTOUOM, Prince de Baleng, chasseur dans les environs de ce qu’il appellera FAM LENG. Il faut ainsi garder à l’esprit qu’à l’origine de Bandjoun, figure un digne descendant de l’illustre chefferie de Baleng où nous avons les crânes de nos ancêtres royaux d’origine Tikar.

L’évolution historique de Bandjoun

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1. NOTCHWEGOM

2. DU’GNECHOM

3. NOTOUOM I

4. NOTOUOM II

5. NOTOUOM III

6. BHADEPA

7. KAPTO

8. KAPTUE

9. KAMGA I

10. FOTSO I

11. FOTSO II

12. KAMGA II

13. FOTUE KAMGA

14. NGNIE KAMGA

15. DJOMO KAMGA


NOTOUOM I (1525)

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Après les brefs règnes de NOTCHWEGOM et de DU’GNECHOM, NOTOUOM I prit la relève. Il est le père de l’histoire de Bandjoun, le fondateur de la dynastie de NOTOUOM. Il adore le Dieu de NOTOUM, « SI NOTOUOM ». Celui-ci va se manifester à notre grand ancêtre et lui donner l’autorisation de s’installer au lieu que NOTOUOM baptisera « Famleng », en l’honneur de ses ancêtres de Baleng et en action de grâce au Dieu qui l’a accueilli et établi. NOTOUOM I était caractérisé par sa foi en Dieu, par le sacrifice de Pu’msé qu’il offrait à Dieu bien sûr, mais aussi par son courage, sa perspicacité d’esprit, sa générosité ; il a su gagné la sympathie des autorités locales ainsi que la population. Il distribuait gratuitement à la population la viande de sa chasse toujours très fructueuse à cause du nombre de jeunes qui l’accompagnaient. Sa renommée était telle qu’il était très souvent invité à l’assemblée des chefs de la localité pour ses conseils pleins de sagesse. Il conquit le cœur d’une jeune princesse qui put lui trouver un bracelet royal à l’aide duquel il se fit reconnaître comme un roi caché jusque-là, mais qui venait de loin et se passionnait que de chasse. Il continuait à s’adonner à son passe-temps favori tout en inspectant les lieux qu’il rêvait de conquérir. Il décida de déplacer sa capitale de Famleng à l’actuel Hiala qu’il jugeait plus stratégique pour ses conquêtes. Mais il mourut en chemin à Poumougne (forêt du seigneur), nom donné à cette forêt sacrée jusqu’à ces derniers temps où la sous-préfecture est venue s’y étendre.

NOTOUOM II LE CONQUERANT (1525-1575)

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Il est le continuateur ardent de l’œuvre de son père NOTOUOM I. Grâce à son amitié avec le roi de Baham qui était puissant dans les environs, il conquit d’abord le royaume de Foa Mojo’ I (NJE JUEOMGHOUO) et celui de Foa Dùbù (Fonda Simleng) qui deviendront Sim dzemto, s’installa avec ses neufs notables « MKAMVU » dont le premier était KWI Simleng, installé à Simleng même. Déjà devenu la terreur du lieu, il s’élança à la poursuite de « Fo nto » qu’il venait d’expulser et qui s’était enfui pour aller fonder le Mudjo II très loin, à l’actuelle limite avec Bayangam. Le roi NOTOUOM II rusa avec lui en le dépossédant de son couteau ; celui-ci se laissa conquérir avec son royaume et devint le vassal de NOTOUOM II. Ce dernier y laissa une partie de son armée pour assurer l’ordre, continua sa chasse vers le Noun où il faisait fortune avec la viande des hippopotames, buffles et éléphants qu’il tuait. Il vendait également les défenses d’éléphants aux amateurs d’ivoire pour la fabrication des bijoux divers. Avec le fruit de sa chasse il achetait tout le long de sa route. Il achetait aussi des esclaves qu’il laissait sur place sous le contrôle de quelques soldats. Ceux-ci veillaient sur les acquis en attendant le retour de leur maître. Le roi NOTOUOM II n’arrêtait de faire la chasse et d’inspecter en même temps ses terres. C’est ainsi qu’il dissémina ses esclaves dans la région qui va du Noun à Hiala. Il faisait peur à tous ceux qui se trouvaient entre le Noun et Famleng. Il avait pratiquement conquis toute l’étendue du territoire que son père convoitait en quittant Famleng. Il est mort dans la gloire après avoir fait donner le surnom de « Pa Jo » (les achateurs) à ses gens, paarce qu’il achetait tout : les hommes, les femmes, les bêtes, le maïs, le haricot, les arachides, la banane, les ignames, bref les produits vivriers qu’il utilisait pour nourrir ses soldats et son peuple. De ^lus, il semait et plantait d’autres. A tel point que dans la région, tout était devenu propriété des Bandjoun. On dit Guefe a jo, biyè a jo, nkédé a jo etc (maïs de Bandjoun, arachide de Bandjoun, banane de Bandjoun…). De Famleng, on eut Simleng, puis Pa Jo, Leng Jo et en définitive Ba njo : c’est-à-dire des Bandjoun. NOTOUOM II donna ainsi naissance à Bandjoun dans un grand sursaut d’orgueil et mourut dans la gloire après avoir eu à chasser plusieurs fois les envahisseurs Bamoun.

NOTOUOM III LE CONTINUATEUR (1575-1625)

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On reconnaissait déjà dans la région NOTOUOM II comme un roi puissant et ami de tous comme son père NOTOUOM II qui n’eut à détrôner personne. NOTOUOM III suivit à la lettre la politique humaniste de son père. Il avait le culte du pouvoir qui vient de Dieu, maître de la terre. Il confisqua une vingtaine de chefferies que son père avait trouvées dans la région sans pour autant confisquer le pouvoir divin des chefs ni leurs hommes. Chacun demeurait chef là où il était établi, cependant il devenait FONTO, c’est-à-dire, roi adjoint ou sous-chef. Avec une vingtaine de chefferies, le roi NOTOUOM III avait une grande population à gouverner. Aussi, comprit-il la nécessité de d’une rigoureuse organisation. Il opta pour la méthode de diviser pour mieux régner. Les chefferies et leurs organisations formaient, bien sûr, les structures de base, mais comme elles n’étaient pas unies entre elles, il leur fallait des superstructures de liaison. Alors Fo NOTOUOM III créa des provinces appelées « Dje ». Chaque « Dje» partait de Hiala à la limite avec le royaume voisin. Il créa ainsi sept « Dje » au total. A la tête de chaque « Dje » (province), était placé un gouverneur : c’est le « kem Dje » ; on avait alors le kem Dje Kwo, le Kem Djé sé…etc Le roi lui-même allait de temps en temps en tournée dans ses différentes Djé et en profitait pour percevoir la dîme qui lui revenait. NOTOUOM III eut donc le grand mérite de créer l’unité, la fusion de vingt chefferies en un grand royaume et de doter se dernier d’une solide organisation par la création des sept provinces ayant chacune à sa tête un chef de province. Il ne destitua pas les rois conquis. Il respecta les droits de ces derniers et mourut dans la gloire.

LE REGNE DU 7ème ROI BHEDEPA

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Il fut bref avant l’avènement de KAPTO. == KAPTO LE MORALISTE (1625-1675) Le roi KAPTO peut, à juste titre, être appelé le moraliste, car son père NOTOUOM III, lui ayant laissé un royaume socialement bien organisé et fortement peuplé, il eut à créer ou mieux, à rappeler les rois pour garantir la pureté des mœurs, à améliorer les conditions de vie des Mkamvù, les neufs notables, compagnons du roi fondateur qui formaient son conseil suprême. Il les rapprocha de lui à Hiala pour faciliter la régularité de la tenue de leurs réunions. Il renforça dans la même lancée, le rôle social des nkam-si, prêtres, moralistes, prophètes de la région, le sens du sacrifice et de la moralisation. Il présidait aux rites et faisait chanter les cantiques de bénédiction pour les bons et les cantiques de malédiction pour les méchants, comme font les Israéliens (V, Deut 27, 11, 26). Le roi KAPTO sanctionnait sévèrement la fornication, l’adultère, le suicide, l’homicide, le vol, les crimes politiques, la trahison… les complices de la fornication étaient, lorsque la fille avait conçu, chassés du village et vendus loin comme esclaves. Les voleurs étaient traînés à travers le marché par la police et conduits en prison. Les suicidés n’avaient pas droit à la sépulture familiale. Les autres crimes étaient condamnés à la peine de mort. KAPTO n’y allait donc pas de main morte et son pays (village) lui reste reconnaissant pour l’avoir sauvé du naufrage de la corruption et de la dépravation des mœurs. La rigueur des parents favorisait le mariage précoce des jeunes filles (les filles à 16 ans et les garçons à 25 ans), le sens de l’économie. Tous les jeunes travaillaient, on ne parlait même pas de délinquance juvénile, on ne trouvait pas de femme libre.

KAPTUE L’INDOPTABLE (1725-1775)

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Le ROI KAPTUE, face à ces menaces, comprit la nécessité de renforcer ses effectifs militaires par une préparation intensive et par l’acquisition d’un matériel militaire plus important. Cette armée eut à résister à l’attaque de Bali qui envahit Bandjoun, le saccagea, incendia la chefferie mais fut mis en déroute par l’armée de Bandjoun toujours en lutte, malgré l’absence du roi qui s’était réfugié à Batié. Pendant cette guerre, plusieurs généraux se firent remarqués parmi lesquels, le célèbre WABO TEKAM qui, d’une embuscade d’où il s’était caché et guettait l’ennemi, il surgit soudain derrière un guerrier Bali à cheval, le renversa et lui coupa la tête qu’il emporta comme trophée de guerre. Cette victoire sema la panique au sein de l’armée Bali qui fut ainsi mise en déroute. Le roi rentra et procéda à la remise des récompenses aux meilleurs combattants, WABO TEKAM eut le privilège exceptionnel de pouvoir jouer le « NKAK » dans l’orchestre du chef. Il faut le rappeler que le « NKAK » est un tamtam à trois pieds. Le « Pa’nye pèmkwe » a laissé à Bandjoun le souvenir d’un foudroyant terroriste, sans pitié. Le roi KAPTUE se mit à reconstruire sa chefferie et à réparer les ruines laissées par l’ennemi.

KAMGA I LE STRATEGE (1775-1825)

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KAMGA I succède à son père et se bat pour étendre son royaume en incluant les Bameka et les Bamougoum. Nous gardons des guerres menées par KAMGA I un vibrant souvenir dans l’hymne national que voici : Nda’ mpfu pfu ka mo tak nkà sè (bis), même si je meurs, que personne ne manque la guerre de nkà sè, si je suis vivant, que personne ne manque la guerre de nkà sè. Il faut rappeler ici que le nka sè était une dépendance des Bamougoum. Kamga I eut à se tourner de l’autre côté pour repousser les Bamoun qui avaient violé la terre des Bandjoun après avoir traversé le Noun en pirogue. Ils déposèrent leurs pirogues au bord du fleuve avant de pénétrer à l’intérieur du pays. KAMGA I qui venait en face, sépara son armée en deux en envoyant une partie de l’autre côté pour surprendre l’ennemi par derrière pendant que lui-même descendait pour attaquer ce dernier de face. Alors, à la vue de l’immense armée Bandjoun qui lui venait de face, l’armée Bamoun fit volte-face , se précipita vers le fleuve mais ne put le traverser. Ses pirogues avaient été enlevées e dissimuler par l’autre détachement de l’armée Bandjoun qui avait été envoyée précédemment de l’autre côté. L’armée Bamoun a ainsi été anéantie. KAMGA I se servit ensuite de ces mêmes pirogues pour traverser le Noun et poursuivre la guerre jusqu’aux murs de Foumban où le roi Bamoun dut signer un traité de paix avec lui. Le roi KAMGA I fut également un homme de culture, le créateur de chefs d’œuvre architecturaux qui impressionnent encore de nos jours les touristes dans le musée de la chefferie de Bandjoun.

FOTSO I L’HUMANISTE (1825-1875)

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Le roi KAMGA I mourut dans la gloire et son fils FOTSO I prit la relève pour continuer les guerres, car c’était un guerrier, un philosophe, un politicien, un croyant. Il a eu à approfondir la mystique du pouvoir de manière originale et révolutionnaire. C’est le père de la démocratie Bandjoun qui inspire à la fois la crainte de Dieu d’où vient tout le pouvoir et du peuple par qui le roi est fort. Nous savons que la pensée politico religieuse des ancêtres remonte à une époque immémoriale. Nos pères disent ceci : Fo pu si, si pu fo nwe bi si, si gun… Le roi gouverne avec Dieu, Dieu gouverne par le roi et avec le roi. Dieu est le maître de tout. Dieu est le maître de l’univers. Tout pouvoir vient de Dieu. Le roi FOTSO I, tout en affirmant l’unité d’action de Dieu et de sa foi en Dieu, ajouta FOTSO PUGUN FOTSO PEGUN. Le roi et le peuple, (la main dans la main) construisent, gouvernent le royaume. C’est le sens très approfondi de la démocratie qui signifie et affirme la présence simultanée et efficace du roi et de son peuple. Son nouveau nom fut donc FOTSO PUGUN FOTSO PEGUN. Comme un guerrier, le plus grand de la dynastie, il est intervenu dans plusieurs circonstances pour porter secours aux autres chefs. Il vole au secours du chef Bapa attaqué par le chef baham, en lui envoyant en garantie son couteau de guerre. De plus il vola au secours du chef Bana, Montheu II qui fut immédiatement dégagé de l’emprise de ses voisins quand ils apprirent que FOTSO le terrible était en descente vers Bana dirigeant lui-même son expédition. Sa sagesse intervint dans la guerre de neuf ans entre Bandjoun et Bayangam, de façon qu’il n’eut ni vainqueur ni vaincu, afin de préserver les alliances intimes existantes. FOTSO I était à son apogée avant sa mort à la suite de laquelle son fils FOTSO II lui succéda.

FOTSO II LE PACIFICATEUR (1875-1925)

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Au début du règne de FOTSO II, Bandjoun avait déjà une grande renommée car son père avait été un grand monarque. Les Allemands étaient en chemin et se dirigeaient vers Bandjoun mais les émissaires venant de Bamoumgoum avaient informé FOTSO II de leur invincibilité. Tout se passa pacifiquement avec les Allemands qui firent de Bandjoun un grand centre de rassemblement des chefferies. Le drapeau allemand était hissé à la chefferie quand le chef était absent. Mais cet empire allait se disloquer avec l’arrivée des Français et le départ des Allemands (1908-1914). Il envoya son fils KAMGA suivre des cours de Français à Bana puisque Mbobda était déjà avec les Allemand à Bali dans le but que celui-ci soit médiateur entre les parties, seul centre où les Allemands avaient ouvert une école. Il installa les missionnaires catholiques et protestants. Il envoya le premier de ses enfants à l’école, donnant ainsi une leçon à ses compatriotes. FOTSO II est mort à la force de l’âge le (29 décembre) 1920.

KAMGA II LE RENOVATEUR (1925-1975)

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Descendant d’une lignée d’hommes forts et conquérants, KAMGA II Joseph, incarnait à la fois le pouvoir et les vertus de ses prédécesseurs. Il devait, après son accession au trône, leur faire honneur en continuant les œuvres par des actions éclatantes et révolutionnaires dans l’ordre de la construction d’un Bandjoun authentique, fidèle aux traditions, lumineux, mieux adapté aux justes aspirations du monde moderne. Ses œuvres montreront qu’il fallait une personnalité de cette envergure pour démêler la complicité du tournant historique de l’époque car, il allait se heurter aux difficultés de l’adaptation devant les chocs des civilisations qui se trouvaient en présence, sans parler des tendances d’opposition. D’une part, il y avait la tradition des ancêtres qui se trouvait menacée par la présence européenne et ses apports. D’autre part, cette nouvelle civilisation venait avec une religion qui, sans être tout à fait contradictoire (puisqu’il qu’il s’agit après tout d’un seul et unique Dieu), avait ses prêtres (Nkam-si), ses moralistes, ses prophètes et cherchait à combattre cette dernière et à lui soustraire ses fidèles pour en faire des chrétiens. Le jeune roi lui-même était un chrétien catholique et c’était pour la première fois à Bandjoun qu’un prince chrétien montait sur le trône royal. KAMGA II, en fils authentique de NOTOUOM le grand conquérant devait aussitôt se souvenir du proverbe des ancêtres qui dit ceci : « Dap Takye, Fo Kye » (si les fils s’entremêlent et forment les nœuds, le devoir du roi c’est précisément de les dénouer). Le défi était de taille et KAMGA II le releva de fond en comble dans tous ses aspects. C’est peut-être là l’objet de sa mission comme douzième roi de Bandjoun : à savoir couronner d’un diadème des roses immortelles la mémoire d’une dynastie de rois conquérants et glorieux, inaugurer une nouvelle ère, l’ère du renouveau politique et charismatique pour un monde d’hommes, plus humains, créés à l’image de Dieu qui est amour et paix. En effet, KAMGA II avait à composer avec les blancs, c’est ce qu’il fit. Il était vraiment un rassembleur comme le dit son peuple à la célébration de ses obsèques : « tu n’étais pas seulement le chef des catholiques ou des protestants, mais chef de tous et tu mettais ainsi un pont œcuménique entre catholiques et protestants… ».

FOTUE KAMGA LE METEORE (1975-1984)

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Après FOTSO II, après KAMGA II et d’autres grands figures de l’histoire de Bandjoun, FOTUE KAMGA reste sans contexte l’un des hommes qui aura marqué d’un sceau indélébile son temps dans son territoire et au-delà. C’était un chef atypique, véritable champion du combat entre traditions et modernisme et reconnu comme très généreux durant tout le long de son règne long neuf ans seulement (décembre 1975 à septembre 1984). Né le 28 septembre 1936 du roi KAMGA II et de la reine GAMGNE MOTUE, il est le 27ème enfant d’une prodigieuse famille royale qui comptera plus de 200 rejetons. Très tôt, il est inscrit à l’école « occidentale », il en sortira ingénieur agronome. FO MOUGNE, comme l’appellent affectueusement les intimes, est très généreux et altruiste au point où juste au moment de son accident de circulation qui lui coûtera la vie, il s’enquerra auprès du secouriste, dans un ultime effort, de l’état de santé de son chauffeur.

NGNIE KAMGA L’INTREPIDE (1984-2004)

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Administrateur civil, Ngniè Kamga est préfet à Mfou à la mort de Fo Fotuè. son début de règne fut apaisé. On vante les qualités du nouveau souverain qui partage les traits de caractère de son père le FO KAMGA II toujours vénéré à Bandjoun : bon orateur, grand danseur, parfaite maîtrise des coutumes, connaissance approfondie du terroir, de son histoire, de sa culture. Mais cet état de grâce ne durera pas longtemps, et certains pensent à tort ou à raison, que le fantôme de Fotuè Kamga aura plané sur la chefferie pendant tout son règne qui fut perturbé sur un plan personnel par la maladie, avec de nombreux et longs séjours en Europe pour des soins, et sur un plan général par ses prises de position en faveur du régime en place à un moment ou ce régime avait mal à partir presque partout dans le pays, et plus particulièrement à l’Ouest. Fo Ngniè a toute fois apporté sa touche personnelle au développement du royaume qui a vu se multiplier les centres de santé, les établissements scolaires, les routes parfois goudronnées. C'est le Roi qui aura su connecter Bandjoun dans le numérique. Fin danseur, il a ressuscité les fêtes culturelles qu’il a rebaptisées Msem Todjom et a eu le mérite de détruire le vieux Nemo alors fait uniquement de matériaux locaux et a fait reconstruire un nouveau modèle, intégrant des nouveaux matériaux comme le béton et le fer. Il était soucieux du respect des traditions mais a souvent été décrié pour sa gestion des successions. Voulant peut-être corriger le gaspillage reproché à son frère, Ngniè Kamga eut une main hermétiquement fermée. Fo Ngniè meurt le 06 Septembre 2003, en plein vol de retour de Paris, après 19 ans de règne sur le trône Bandjoun.

DJOMO KAMGA (en poste)

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Alphabet Ghɔmálá'
Un exemple de Chefferie Binam